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artBUSINESS news. Art Expo New-York 2015
BRUXELLES On a tous un jour rêvé de voler. Jean Leclercqz a réalisé cette envie en créant de curieuses machines volantes.
Celles-ci sont exposées dans le grand hall de la section Air du musée royal . En entrant dans cet immense hangar, le calme et la majesté des lieux nous intimident presque.
Dans l’univers froid et métallique de l’aviation, les œuvres de l’artiste nous plongent dans un monde coloré empli de poésie et d’imagination. Une dizaine de toiles de 24 m² trônent au-dessus de l’imposante collection d’avions. Plus loin, une centaine de tirages d’art sur aluminium sont affichés.
Sa première Crazy Flying Machine a été conçue lors de la création d’un logo pour un programme européen relatif à la navigation aérienne. Depuis lors, 150 Machines volantes ont vu le jour.
M. Leclercqz nous fait pénétrer dans un espace de folle liberté où la nature et le trompe l’oeil tiennent une grande place. Ses appareils volants évoluent dans des décors envahis par la végétation, des monuments célèbres et des couleurs flashy.
Ses productions évoquent d’une part des formes animales et, d’autre part, des formes complètement utopiques. Certaines sont insérées dans des photos où surgissent des éléments liés à l’aviation.
L’un de ces dessins montre des machines imaginaires survolant un véritable avion à hélice. De prime abord, ses inventions délirantes semblent dégager une certaine naïveté.
Cependant, les proportions de ses compositions démontrent une maîtrise parfaite de la technique.
Jusqu’au 30 novembre, les amateurs d’aviation et d’art peuvent découvrir cette exposition complètement abracadabrante. .
© La Dernière Heure 2010
A ça, pour de drôles de machines volantes ce sont vraiment de drôles de machines. Mais d'où sortent-elles ? Quel est l'esprit tordu qui à osé imaginer ces engins volants ? Volant ! Vous avez dit volant! Non, impossible, malgré la présence d'ailes et d'hélices ce n'est pas pensable. Pourtant en y regardant de plus près et en s'attachant aux détails, l'on se met à réfléchir. Tout compte fait pourquoi pas; ces drôles de machines sorties tout droit de l'imaginaire de Jean Leclercqz ont parfois un air de déjà vu ! Observez bien, depuis les débuts de l'aéronautique tellement de drôles de machines ont été conçues et ont pris l'air. A cette époque des pionniers ou plutôt disons des ‘'aventuriers'', l'imagination était débordante et les inventions n'avaient pas de limite. La même démarche se retrouve dans les dessins de Jean Leclercqz. Et effectivement, on va de découverte en découverte. Là n'y a-t-il pas une forte ressemblance avec Eole, la première machine de Clément Ader, serait ce un hommage à ce grand aviateur de la première heure ? Plus loin un de ces engins bizarre et très coloré, survole le Palais Royal (dessin réalisé sur une photo), ici ne serait-ce pas une escadrille de bombardiers passant au dessus de l'ancienne maison de la radio place Flagey ou encore ces dirigeables ( ?) dont l'un porte des cocardes bizarres, volants aux abords du Botanique. Là on dirait un Fairchild C-119 bizarrement motorisé…c'est évident, la plupart des avions qu'ils soient issus du réel ou de l'imaginaire ont reçus une motorisation totalement décalée de la réalité.
Comment ces dessins surréalistes se sont ils retrouvés au Musée de l'Air ? Peu avant son discours de présentation, Dominique Hanson, Directeur général du Musée Royal de l'Armée et d'Histoire militaire, nous confiait : Quand Jean Leclercqz est venu me présenter ses œuvres je me suis dit ce type est fou…mais j'aime ce qu'il fait ! J'ai donc accepté de présenter ses ‘'compositions surprenantes'' dans le grand hall de la Section Air, où elles côtoient les appareils qui ont faits les belles heures de notre aviation. Une dizaine de toiles de 24m² réalisées par Jean, ont été suspendues entre les arcades métalliques du musée avec la complicité et la dextérité des paras commandos .Au milieu de l'impressionnante collection d'avions, d'autres tirages d'art sur aluminium tous aussi loufoques que les grandes toiles sont également soumises à l'interrogation du visiteur. Au fil des découvertes- il y a une centaine de dessins - on est aussi frappé par la grande harmonie entre technique, nature -la végétation est abondante dans la plupart des dessins de Jean- et architecture-de nombreux monuments bruxellois y figurent. Et l'invitation au voyage continue, car dans nombre de tableaux on constate la présence d'objets d'art africain-une autre passion de l'artiste-souvenirs d'autant de voyages dans ces lointaines contrées.
Jean Leclercqz est né en 1955. Apres ses études il a d'abord travaillé en Louisiane comme professeur de français avant de se lancer dans une brillante carrière de graphiste auprès d'un observatoire d'astronomie européen. Aujourd'hui il dirige sa propre société graphique : Altitude. Sa première ‘'Crazy Flying Machine date d'il y a deux ans et est issue d'un laborieux travail de conception d'un logo pour un programme européen relatif à la navigation aérienne. Ces projets étaient systématiquement refusés par les commanditaires qui souhaitaient quelque chose qui se rapprochait plus d'une photo d'avion que d'un logo. C'est de ce travail non abouti et par réaction sans doute que s'est échappé en toute liberté cette première machine. Lorsqu'il a présenté ses premiers dessins à un cercle restreint, quelqu'un lui a demandé s'il avait fumé un joint avant de se mettre au travail ! Ces dessins sont réalisés à la main, la mise en couleurs est faite sur ordinateur. Une coloration vive qui apporte profondeur, volume et espace .Jean avoue être un grand passionné d'aviation mais avoir eu longtemps très peur de prendre l'avion…Aujourd'hui, il se laisse aller totalement à sa passion délirante dans un univers dégagé de toute pesanteur et, dans un espace de liberté de couleur et de forme. Comme le cite Dominique Hanson dans la préface du livre: Au bout de la visite l'artiste à transformé ses visiteurs en de nouveaux Icare-du moins les fait – il rêver à leur tour. Alors si vous avez envie de vous envoler à bord d'un de ces mystérieux engins embarquement obligatoire dans le grand hall du musée de l'Air de Bruxelles.
Un livre de 64 pages, édité par Altitude reprends la collection de dessins de Jean Leclercqz. Ce livre est en vente à la boutiqu e du Musée au prix de 20 euros, ou peut-être commandé auprès de l'auteur : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. A visiter également le site www.flyingmachines.be
L'exposition est accessible jusqu'au 30 novembre 2010 dans le grand hall de la section Air et Espace du Musée Royal de l'Armée et d'Histoire Militaire, Parc du Cinquantenaire 3 à 1000 Bruxelles.
Elle a pu être mise sur pied grâce au soutient du M.R.A (www.klm-mra.be), de Altitude, Sadocolor Mounting, Wanacom, JCT Gam et Double You.
Le point de départ des œuvres de l’artiste exposé trouve son origine dans une précédente exposition de ses œuvres au Musée Royal del'Aviation (MRA) situé au Parc du Cinquantenaire, à Bruxelles, en novembre 2010, pour laquelle Jean Leclercqz a présenté, en parallèle avec de véritables engins de guerre (donc de mort !) d’époque, sa vision personnelle de l’avion, comme pour conjurer la dimension létale des premiers.
Mais force est de constater que l’avion conçu par Jean Leclercqz est une sorte de créature hybride, à l’intersection entre la machine et l’oiseau. Cela donne un être volant (piloté par un homme que l’on ne voit jamais) sillonnant un ciel tranquille et toujours bleu. Cela affirme et renforce la dimension ludique de son œuvre, laquelle est presque toujours en rapport avec la ville de Bruxelles et son architecture.
Cette architecture est reprise dans sa réalité pour être légèrement modifiée dans certains de ses aspects, notamment, par l’intermédiaire de la couleur.
A titre d’exemple, le tableau intitulé FLAGEY(103 x 77 cm) nous présente l’ancien INR (Ancien Institut national de Radio) tel qu’il est mais rehaussé de bleu très foncé au niveau des fenêtres comme pour mieux mettre l’extra structure en exergue.
Jean Leclercqz avoue nourrir des velléités d’architecte. Et cela se perçoit dans le traitement qu’il apporte à l’appareil cyclopéen. Dans MUSEE DE TERVUREN(99 x 75 cm), nous retrouvons le même soin apporté à l’architecture, dans la coupole ainsi que dans la toiture du bâtiment, lesquelles sont soulignées par une bordure noire pour en affirmer le volume. Le trait gonfle la pierre de vie.
Dans toutes les œuvres de Jean Leclercqz, l’avion-oiseau occupe la partie centrale de la composition avec, à l’arrière-plan, le support architectural bruxellois qu’il célèbre dans des couleurs de joie. Mais l’architecture n’est pas constamment présente dans son œuvre. En effet, les deux tableaux intitulés LES DANSES AERIENNES(1 m x 1, 20), proposent chacun une danse autour d’un personnage filiforme. Est-ce une danseuse ? Est-ce une tour de contrôle ? Toujours est-il que des êtres volants ayant l’apparence d’oiseaux, voire même de poissons, voltigent autour de cet axe comme pour le butiner. Le tout évoluant au centre d’un paysage floréal presque « fauve », annonçant la communion d’amour entre la Machine et la Nature.
Dans l’œuvre de cet artiste le regard du visiteur n’arrive pas à saisir le simple détail car il se perd, attiré par mille éléments comme, notamment, cette série de chiffres et d’opérations d’une mathématique inconnue, converties en écriture, presque hiéroglyphique, comme pour en désacraliser la complexité. Ses tableaux sont, d’emblée, entourés d’une marge faite de motifs géométriques dont la couleur reprend (ou annonce) celle servant de dominante chromatique à l’œuvre.
A la perception de l’univers de Jean Leclercqz, d’aucuns pourraient s’interroger sur une éventuelle influence littéraire (Verne, Wells…) qu’aurait subi l’artiste. A cette question, ce dernier répond par la négative. Rien de ce qui serait tributaire de la littérature fantastique (ou encore moins de la bande dessinée) ne l’aurait influencé. Et à y regarder de près, son œuvre échappe à tous les poncifs que pourraient imposer quelque influence littéraire ou graphique. Elle est bien trop personnelle pour obéir à des directives esthétiques.
Jean Leclercqz illustre parfaitement la conception que l’on se fait de l’idée de l’Art, considérée dans son acception grecque (technè). En effet, l’élément technologique intervient directement dans son œuvre, en ce sens qu’il nous offre des sérigraphies modernes dans un tirage de photographies à partir d’un fichier numérique pour des dessins au format A3, scannés en haute définition. Leur coloration se faisant sur ordinateur et leur taille pouvant varier selon les besoins. Les photographies peuvent être retravaillées, tant dans les couleurs que dans le dessin.
Cet élément technologique n’est en réalité qu’une réminiscence, ou si l’on veut, un avatar de sa vie professionnelle car Jean Leclercqz est graphiste de formation. Il poursuit actuellement son activité via la société de communication graphique qu’il dirige à Bruxelles.
Son rêve, nous a-t-il confié, serait de mettre sur pied une exposition dans un lieu « insolite », telle qu’une usine ou carrément la rue, comme pour désacraliser le côté institutionnel (sinon mort !) du Musée.
La section Air et Espace du Musée royal des armées de Bruxelles a un émouvant air de réserve. Sous la verrière du majestueux Grand Hall, le visiteur devient chineur en découvrant les aéronefs dans leur jus d’époque. Tout est merveilleusement gris et poussiéreux. Dans cette ambiance monochrome, les machines volantes de Michel Leclercqz explosent de couleurs.
Devant les toiles de 24 m2, le chineur devient alors spectateur d’une amusante parade aérienne. Le sourire au coin des lèvres, il joue à identifier les engins futuristes issus des origines de l’aviation. Le musée présente une dizaine de toiles réalisées pour l’occasion.
En fait, le point de départ de cette exposition est la recherche d’un logo pour un projet européen de navigation aérienne. Graphiste de métier, Michel Leclercqz s’est aventuré dans cette voie apparemment trop osée pour les commanditaires qui sont restés dubitatifs. Au milieu de l’exposition, les fonctionnaires pourraient voir ces folles machines volantes sous un autre angle s’ils poussaient jusque-là…Il y a de fortes chances pour que les toiles géantes demeurent après le démontage de l’exposition qui regroupe d’autres œuvres de l’artiste dans des formats plus réduits. Et c’est heureux parce qu’elles apportent un grain de folie dans ce lieu extraordinaire qui vaut absolument une visite.
Summary
Let’s face it: anyone who thought it made sense to build a machine out of metal and then get inside so you can fly up in the air would have had to be a bit unhinged. Man was never meant to soar in the air; you can tell that just by looking at us. Yet it’s always been the human dream.
New exhibitions asks, what if the history of aviation hadn't been decided by military priorities?
Let’s face it: anyone who thought it made sense to build a machine out of metal and then get inside so you can fly up in the air would have had to be a bit unhinged. Man was never meant to soar in the air; you can tell that just by looking at us. Yet it’s always been the human dream.
o it may seem redundant to call your exhibition Crazy Flying Machines - aren't they all? - but that's what Jean Leclercqz has done, with an exhibition in the unusual setting of the aviation hall of Brussels' Royal Museum of Army and Military History.
Amid the Spitfires, Dakotas and Tiger Moths hang 10 enormous drawings of the most outrageous flying machines - at six by four metres, a perfect scale for the vast hall. At floor level are more of the same, but scaled more for exhibition viewing.
The works are hand drawn by Leclercqz, then scanned and coloured on computer. "I was working on a logo for a European association in the aviation industry, just doodling freely," explains Leclercqz, who runs a graphic design company in Brussels. "I liked the look of something I'd done - it looks to me now like a flying ice-cream scoop - and now I have more than 150 crazy flying machines."
The full effect of the works can only be gained in situ, where they are juxtaposed with real flying machines someone once took his life in his hands going up in. You get the sense that aircraft design split at an early stage, and Leclercqz belongs to the species that was less successful - for the time being.
"At first I was a bit afraid of showing against the backdrop of real planes, but in fact it works really well". He says that some members of the public walk right past and don't seem to see a thing, but young people are quick to notice. "When I see children taking an interest, I consider that a success," says Leclercqz. "The real plane fanatics who take the aircraft here very seriously - who come at the weekends to restore old planes - could have been bothered by the idea, but they don't seem to be disturbed a bit."
It's unusual for this museum to host an exhibition that is purely aesthetic - and certainly on such a scale. "To be honest, when the government collapsed, I thought ‘uh-oh, this is the end'," admits Leclercqz. "I was sure the exhibition would never happen ».
The Royal Museum of Army and Military History is a federal institution, and the success of Leclercqz's application is considered an administrative success. "The hope is that it might leave the door open to future exhibitions of a similar sort," he says.
Leclercqz uses a Lambda printing process, which is very flexible in terms of mounting material. The large-scale works are essentially tarpaulins; the majority of the smaller works are printed on aluminium, which brings out lines and colours in all their high-definition glory.
Technicalities aside, the works are bright, playful, comic. "I'm inspired by my daughters," he says - he has three. "I'm also a collector of tribal art, and my wife is from Burkina Faso, so there are influences from that - from African masks for example. A lot of my flying machines have an organic, animal or insect look, as if they have faces."
As do many real aircraft, not to mention helicopters who stole their style from the dragonfly. Many involve flying machines superimposed on photos of city scenes: the royal palace, the Botanique, the Jubelpark museum itself (pictured). Anything is possible with computer images. "I can even work to order," he says.
The exhibition officially lasts just a few more weeks but could stick around longer or pop up again later, as the museum now owns these works. In the meantime, Leclercqz is thinking of taking more of his work underground. "I'd like to do a metro station," he says. "Maybe with old trams transformed into flying machines. »